Avec Joinville, Mulhouse et Nancy, Thionville est l’une des quatre communes de la région Grand Est à avoir lancé l’expérimentation du programme Ville Libre Sans Tabac. Ce dernier, piloté par l’association Grand Est Sans Tabac, l’Agence régionale de santé et la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives, affiche une ambition forte : « s’inscrire dans la perspective d’une génération sans tabac prévue pour 2030. »
Un Programme Local de Lutte contre le Tabac (PLLT) a été élaboré avec les communes candidates autour de quatre grands axes : informer et sensibiliser sur les conséquences du tabagisme, promouvoir et veiller au respect des mesures d’interdiction du tabac, mettre en place de nouveaux espaces extérieurs sans cigarettes et promouvoir des lieux privatifs également sans cigarettes. Les communes ont aussi la possibilité de se montrer exemplaires avec une déclinaison du programme appliquée à leurs propres instances : Mairie Libre Sans Tabac, impliquant les agents et les bâtiments municipaux.
Premiers effets
Thionville, sous l’impulsion de son maire et président de la communauté d’agglomération Pierre Cuny, s’est engagée en octobre 2020 par la signature d’une convention de partenariat avec les promoteurs du programme. Trente-cinq espaces sans tabac ont été créés dans les parcs clos, aux abords des écoles et des bâtiments administratifs de la mairie. Deux manifestations publiques par an ont été labellisées sans tabac, la police municipale a été formée au contrôle du respect de la législation, les agents municipaux peuvent prendre jusqu’à trois rendez-vous sur leur temps de travail chez un tabacologue pour la mise en place d’un plan d’aide à l’arrêt du tabac. Par ailleurs, la mairie se fait le relais de la campagne nationale Mois sans tabac.
Moins de deux années plus tard, la mairie en mesure les effets. Les professionnels constatent le respect des espaces sans tabac autour des écoles et une diminution du nombre de mégots au sol. Les manifestations sans tabac sont également bien respectées. En revanche, cela est plus compliqué dans les parcs clos. Certaines personnes ne comprennent pas l’interdiction de fumer dans une zone en plein air. « Il y a encore beaucoup à réaliser concernant la communication pour mieux faire connaître le projet, expliquer les enjeux et les intérêts de la démarche, à la fois sur le plan de la santé de la population et sur l’environnement », estime-t-on à la mairie. Un regret cependant : « que la Covid ne nous ait pas permis d’engager les actions auprès du grand public et des professionnels de santé, elles sont, aujourd’hui, en cours de développement. » L’expérimentation est prévue pour durer trois ans.