Rendu public le 9 décembre dernier, le « Rapport d’information du Sénat fait au nom de la délégation aux collectivités territoriales et à la décentralisation et de la délégation aux entreprises, relatif à la cybersécurité au sein des collectivités territoriales » n’est pas très rassurant.
Les rapporteurs, le sénateur d’Indre-et-Loire Serge Babary et sa collègue d’Ille-et-Vilaine Françoise Gatel, regrettent « une prise de conscience tardive et insuffisante des cybermenaces » de la part des collectivités territoriales. Les deux élus estiment que « le manque de budget et de personnes qualifiées justifie en partie les difficultés des collectivités territoriales en matière de cyberprotection de leurs outils et données numériques. » Mais, appuyant leur analyse sur l’enquête réalisée par le Clusif, ils notent aussi que « les élus locaux prennent désormais, et de manière croissante, la pleine mesure de ce risque. »
L’insuffisance des moyens n’est pas la seule difficulté à laquelle se heurtent les élus territoriaux, notamment ceux des petites communes. « Faute de temps mais également de compétences et de ressources humaines qualifiées, les petites communes se contentent parfois d’installer ponctuellement un anti-virus, alors que la cybersécurité doit être mise à jour en permanence », constatent-ils, tout en indiquant que « la mutualisation au plus près des collectivités concernées s’avère être un choix judicieux pour mettre en commun les efforts, affronter les pénuries de personnels qualifiés et ainsi mettre en place une protection collective. »
Un dispositif de cyberprotection publique
Pourtant, les territoires ne sont pas sans ressources. Le Rapport d’information rappelle qu’il existe un dispositif de cyberprotection publique avec l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) et un réseau du Centre d’expertise gouvernemental de réponse et de traitement des attaques informatiques (CERT) ayant pour vocation d’assurer des services de prévention des risques et d’assistance en cas d’attaque. Mais il déplore que ce dispositif « reste peu accessible aux petites collectivités territoriales ».