Inaugurée en décembre 2019, Les Fleurs de Tohannic, l’aire de jeux inclusive de Vannes (Morbihan) peut accueillir tous les enfants, qu’ils soient valides ou en situation de handicap.
Plus de deux ans après sa mise en service, elle reste un modèle du genre suscitant l’intérêt de nombreuses communes en France et à l’étranger. Des élus viennent la visiter, souvent après avoir été sollicités par des associations. Et certaines, comme Saint-Hilaire-de-Brethmas dans le Gard, ont étudié le projet vannetais dans le détail avant de franchir le pas. « Cela nous a paru logique de transformer notre projet en une aire où tous les enfants pourraient jouer ensemble », confiait en décembre dernier Isabelle Valy, adjointe au handicap et à la petite enfance à Saint-Hilaire, alors que cette commune rurale s’apprêtait à lancer l’aménagement d’une aire de jeux.
Des subventions au titre de la loi handicap
Le caractère exceptionnel de l’aire Les Fleurs de Tohannic ne tient pas seulement à son aspect précurseur, mais aussi à l’ampleur de la réalisation. L’aire s’étend sur 750 m² où l’on peut se déplacer en fauteuil roulant. Elle propose 30 jeux et 50 activités ludiques, adaptés aux enfants victimes de problèmes moteurs, sensoriels, auditifs, visuels, avec l’intégralité de la signalétique et de l’aire de jeux écrite également en braille.
À Vannes aussi, tout est parti de la sollicitation d’une famille. « Pendant des vacances à l’étranger, une maman d’enfant polyhandicapé avait pu voir une aire inclusive. Elle est venue nous en parler, c’est comme ça que tout a commencé », raconte Chrystel Delattre, adjointe en charge de l’accessibilité et l’inclusion.
L’appel d’offres lancé par la commune a révélé une offre pléthorique de fabricants proposant des aménagements adaptés. « Nous avons reçu une dizaine de réponses et finalement notre choix s’est arrêté sur la société Proludic, installée en Indre-et-Loire. Le made in France a beaucoup compté pour nous. »
Au titre de la loi handicap, l’investissement de 500 000 euros a pu bénéficier de subventions du Conseil départemental (50 000 euros) et de la CAF (15 000 euros). Même le Rotary club local a mis la main à la poche pour 12 000 euros.
Aujourd’hui, l’élue se félicite de cette initiative. « Qu’il fasse beau temps ou qu’il pleuve, l’aire de désemplit pas. Certaines familles n’hésitent pas à faire une heure de route pour y conduire leurs enfants. »