Serait-ce le chainon manquant entre la voiture et le vélo électrique pour les moyennes distances ? Un engin roulant à 45 km/h, avec quatre grandes roues, des pédales, une assistance électrique, deux sièges, un guidon surélevé façon Harley-Davidson, et un pare-brise en toile plastique. Grâce à leur prototype de « véloto », contraction de vélo et auto, l’association In’VD (pour innovation véhicules doux) a remporté en mars un des « Dauphins de l’innovation rurale ».
Le projet a en effet été pensé pour le territoire rural de montagne, là où souvent on se dit qu’on ne peut pas se déplacer autrement qu’en auto. Depuis sa création en 2018, l’association In’VD, basée à Castelnau-Pégayrols, village de l’Aveyron à 19 km de Millau, a déjà organisé avec différentes collectivités l’opération « une semaine sans ma voiture » où les habitants pouvaient tester différentes alternatives.
Une grande expérimentation à venir
Désormais, « notre projet, c’est de passer en phase d’expérimentation grandeur réelle, a déclaré Philippe Cabon, coprésident d’In’VD. Et là, on a eu un appui phénoménal du territoire du parc régional des Grands Causses, des communautés de communes qui sont tout autour de nous, et bien évidemment de l’université Paris-Dauphine» qui, à travers ce prix, met à disposition un groupe d’étudiants de master en projet tutoré.
Cette seconde édition des Prix de l’innovation rurale de l’université Paris-Dauphine s’est déroulée le 15 mars 2022 sous le haut patronage de Joël Giraud, ministre de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, et a été présidée par Michel Fournier, président de l’Association des maires ruraux de France.
Ils relèvent le défi de l’Ademe
Récemment, l’association In’VD s’est insérée dans l’initiative de l’Ademe « L’extrême défi » qui va rassembler de nombreux acteurs et partenaires autour de la conception, la création et la reconnaissance de ces nouveaux «objets roulants» véhiculant 1 à 2 personnes, moins couteux, plus durable, plus léger, avec une vitesse entre 25 et 80km/h, et s’adaptant à chaque typologie de territoire. Il est prévu d’ici 2024 la structuration d’une dizaine d’écosystèmes locaux avec la production de véhicules en mini-séries, de nouveaux outils et de nouveaux métiers.
Malgré le look bricolé du « véloto », le transport de demain se dessine donc peut-être dans les villages de l’Aveyron.