En 2021, le Département de la Seine–Saint-Denis (93) et la Fondation BNP Paribas créaient un dispositif inédit destiné à former 24 personnes du territoire à la santé publique. Objectif : face au manque de connaissances de la population, constituer des émissaires de prévention sanitaire. Rabiatou Camara, engagée et passionnée de santé, était l’une d’entre eux.
L’engagement et la santé. Deux mots pour résumer Rabiatou Camara, devenue en décembre ambassadrice de l’Académie populaire de la santé (APS) après un an de formation. Coiffée d’un foulard yoruba, le regard est droit, la voix assurée, le ton avenant.
L’empathie, elle la respire. On le comprend aisément après un coup d’œil sur son parcours. Son existence est rythmée par l’action pour l’Autre. Actuellement conseillère et référente handicap au sein de Pôle emploi, passée auparavant par les assurances et l’aide aux droits associative, elle a cultivé une fibre sociale et un intérêt prononcé pour la santé.
La crise sanitaire a été pour cette habitante de Pierrefitte-sur-Seine un véritable tournant. Elle a été frappée dans son entourage par l’incompréhension des informations sur l’épidémie. « Les gens étaient complètement déboussolés », se remémore-t-elle le regard assombri. Avec des amies d’associations solidaires, elle a un objectif alors à l’esprit : sensibiliser, notamment via les réseaux numériques.
Candidater à l’APS apparaissait comme une évidence. Sélectionnée, elle a été formée entre autres à la nutrition, aux maladies chroniques et à la santé environnementale.
Changer de regard
« L’APS a complètement modifié ma façon de penser », raconte, extasiée, cette mère de 4 enfants. « J’ai découvert l’éducation à la santé », poursuit-elle. « Je ne pensais pas qu’il était possible de mettre ces deux termes ensemble », explique celle qui complète ses multiples activités par la natation et la marche nordique. Un élément est ainsi devenu plus clair pour Mme Camara : les individus sont eux-mêmes susceptibles d’être acteurs de leur propre santé.