45 %. C’est le pourcentage de la population de Grigny qui vit sous le seuil de pauvreté : (triste) record de France. Face à ce constat, la municipalité multiplie les actions et déploie notamment un plan de lutte contre la pauvreté depuis décembre 2020.
« La crise du covid a été un accélérateur de fragilités et de vulnérabilités », explique l’édile grignois. « On voulait passer à l’offensive sur une question insupportable qui n’est pas nouvelle à Grigny », ajoute Philippe Rio.
À lire également dans l’Inspiration politique
Philippe Rio, élu meilleur maire du monde
En février 2021, une réunion entre le premier magistrat de la ville, Anne-Claire Mialot, alors préfète déléguée pour l’égalité des chances de la Seine–Saint-Denis, et Cécile Tagliana, la commissaire à la lutte contre la pauvreté en Île-de-France avait permis d’établir une feuille de route. Un dispositif qui s’inscrit dans le cadre de la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté lancée en septembre 2018 par le gouvernement, dont certaines mesures telles que le décrié « revenu universel d’activité » (RUA) sont à l’arrêt.
Des mesures anti-pauvreté tous azimuts
À ce jour, sur 21 mesures imaginées par la commune, plus de la moitié d’entre elles ont été mises en route. Concrètement, elles visent entre autres à soutenir la jeunesse jusqu’à 25 ans par diverses mesures socio-économiques et culturelles, de l’école à l’université ; à développer l’insertion professionnelle des personnes à distance de l’emploi ; à renforcer l’action sanitaire de la ville. « On combat la pauvreté à 360° », résume d’un trait M. Rio. Avant cela, la municipalité est même parvenue à diminuer de 25 % la facture énergétique des habitants du quartier Grigny 2 en y installant du chauffage d’origine géothermique.
Une des mesures emblématiques : la distribution de petits-déjeuners aux enfants scolarisés afin de leur permettre un apprentissage le ventre plein. Expérimentée depuis trois ans dans quelques écoles maternelles, elle a ensuite été étendue en mars 2021 à l’ensemble de celles-ci. Pour la jeunesse, la commune a aussi financé des licences sportives, augmenté de 100 à 150 € une aide étudiante, et distribué des cahiers de vacances, des calculatrices scientifiques ainsi que des kits de fournitures pour les écoliers du CP au CM2.