Articles dossier

Contenu abonné

Du baron au guetteur, quels sont les revenus du trafic ?

La rédaction
La rédaction
Publié le 10 décembre 2021
Le marché du cannabis fonctionne selon un organigramme millimétré dans un cadre très hiérarchisé. Les entorses aux codes sont violemment réprimées et finissent souvent par des règlements de comptes mortels. Dans cet univers parallèle, qui fait quoi, et pour quel revenu ?

Le baron du cannabis est bel et bien une réalité dont le train de vie fastueux alimente bien des fantasmes sur un monde qui compte en son sein un véritable lumpenprolétariat.

Il est vrai qu’au sommet de la hiérarchie, le semi-grossiste — autrement dit l’importateur, le grossiste étant installé, lui, dans le Rif marocain — dispose d’un stock annuel supérieur à la centaine de kilos à répartir auprès d’un premier réseau de revendeurs par lots de 3 à 5 kilos, avec une marge estimée à 30 % du prix d’achat. Sachant qu’il peut pratiquer en marge de la vente directe en doublant, voire en triplant le prix d’achat.

Des rôles très précisément définis

Ce premier échelon revend à un second qui ira au contact de l’usager, avec une marge identique de 30 %, mais par lots d’un kilo. On atteint ici le bas de la pyramide.

Une pyramide dans laquelle les rôles sont très précisément définis. Le revendeur de bas d’immeuble est un « charbonneur », protégé dans ses activités par un « chouf » (de l’arabe « regarde »), un préadolescent doté de talents de physionomiste chargé du guet dont on imagine qu’il fait ses classes avec l’espoir de grimper dans la hiérarchie. 

Dans un rôle annexe, la « nourrice » est le plus souvent une mère célibataire dans le besoin qui offre une base arrière pour le stockage du cannabis et de la recette, voire un lieu de repli en cas de descente policière.

90 € par jour pour les guetteurs

Cette hiérarchie sociale établie, il s’ensuit tout naturellement son pendant en rémunérations. Au sommet de l’échelle, les revenus du semi-grossiste sont estimés entre 500­ 000 et 800 000 euros par an, soit l’équivalent du salaire d’un PDG de grande entreprise, mais ils sont peu à partager ce statut.

À un stade intermédiaire, un « gérant » qui a la main sur plusieurs réseaux de revendeurs (à ne pas confondre avec les « charbonneurs ») peut encaisser jusqu’à 250 000 euros par an. Revers de la médaille, c’est lui qui écopera des peines les plus lourdes s’il est pris.

L’inspiration politique réserve cet article à ses abonnés, mais serait ravie de vous compter parmi eux.
Rejoignez une aventure éditoriale
libre et inspirante

ça peut vous intéresser

Innovation

Première ville au monde à célébrer un mariage gay en 1989, Copenhague a adopté en 2019 un code de bonne conduite contre toutes les discriminations. Les sept secteurs administratifs que...

Innovation

Attractivité, emplois, rentrées financières… Une étude met en lumière le rôle capital joué par le musée pour sortir la ville du marasme économique provoqué par le déclin industriel....

Innovation

Le flux d’immigrés arrivés ces dernières années en Italie déborde parfois les communes qui ne savent pas comment réagir. L’arrivée au gouvernement de Giorgia Meloni n’a pas calmé le climat,...

Service

Streetco
Streetco
Première application GPS piétonne collaborative

Innovation

La Beauté sauvera le monde est une initiative créée par la ville de Saint-Dizier, en 2021 en pleine crise du Covid. Elle met à profit les panneaux publicitaires de l’espace...

Innovation

La région, qui se voit comme « un partenaire essentiel des collectivités », n’entend pas décider à leur place des projets de territoire. Du 1er au 10 octobre dernier, elle a organisé les Forums des...

Innovation

Comment sensibiliser les enfants à la fabrique de leur ville ?  Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, a proposé aux enfants d’exprimer leur ville idéale, en partenariat avec la Maison de l’architecture Île-de-France. Après un travail...

Innovation

Il fut un temps où un président de la République allait dîner chez les Français. À Mériel, ville de 5 500 habitants dans le Val-d’Oise, le maire répond deux fois par mois à des...

Innovation

Créer un Centre d’art contemporain et du patrimoine dans une ville d’à peine 12 000 habitants. C’est le projet audacieux lancé en 2016 par Jean-Yves Meyer, maire d’Aubenas, au coeur...

Innovation

La commune de Charmes, 4 500 habitants dans les Vosges, doit faire face à une situation contradictoire. Elle possède les taux de chômage et de pauvreté les plus élevés de la communauté d’agglomération d’Épinal dont elle...

NE PERDEZ PAS L’INSPIRATION,

ABONNEZ-VOUS À LA NEWSLETTER

Votre adresse de messagerie est uniquement utilisée pour vous envoyer les lettres d’information de la société Innomédias. Vous pouvez à tout moment utiliser le lien de désabonnement intégré dans la lettre d’information.
En savoir plus sur la gestion de vos données personnelles et vos droits

Découvrez l'inspiration Politique
pour seulement 59€ par an !
Rejoignez une aventure éditoriale
libre et inspirante