L’épisode de la vache folle n’est plus aujourd’hui qu’un vague souvenir marqué d’une pierre noire dans les psychoses alimentaires du siècle dernier. C’est cette psychose développée en Europe qui, en 1998, a décidé André Aschieri, un professeur de mathématiques à la sensibilité écologiste, de convertir au bœuf bio les cantines scolaires de Mouans-Sartoux dont il a été maire de 1977 à 2015. Mouans-Sartoux, petite ville d’une dizaine de milliers d’habitants à mi-chemin de Grasse et de Cannes, a mis cette année-là le doigt dans un engrenage vertueux qui fait d’elle plus de vingt ans plus tard un parangon de l’alimentation saine de sa population. Dans l’esprit d’André Aschieri et de Gilles Pérole, dans l’équipe municipale depuis 1995, la restauration collective à destination des cantines scolaires n’était qu’une entrée en matière. La ligne de mire visait le 100 % bio pour les élèves et, dans un deuxième temps, la conversion des adultes à un meilleur équilibre de leurs assiettes. Et, quelle que soit la classe d’âge, un approvisionnement qui soit aussi local possible. Le concept du « biolocavore » était difficilement compatible avec le code des marchés publics. Pour les viandes, une annexe de quatre pages de questions a été ajoutée aux appels d’offres. Des questions qui portent sur la race des animaux, leurs conditions d’élevage, leurs localisations et la possibilité de visiter les exploitations, en affectant des points à chacune d’entre elles. Une manière habile d’éliminer de fait les grands industriels français et européens.
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