L’idée est née en Provence, dans une petite ville de quelque 4 600 habitants. En septembre 2013, Caumont-sur-Durance, dans le Vaucluse, lançait la première mutuelle communale de France. Son succès a incité depuis plus de 3 000 collectivités, de tailles variables, à suivre cet exemple. En septembre 2018, Montreuil (Seine-Saint-Denis) fut la première ville de plus de 100 000 habitants à franchir le pas. Fruit de deux ans de travail et de consultations, ce projet porté par la municipalité — tout particulièrement la direction de la santé de la Ville — et le centre d’action sociale (CCAS), était au départ motivé par un constat brutal : en 2012, 35,7 % des Montreuillois n’avaient pas de mutuelle. Or le décalage grandissant entre les remboursements de l’Assurance maladie et les dépenses à engager pour se soigner a rendu indispensables les complémentaires santé. L’obligation faite aux employeurs privés de proposer à leurs salariés et de cofinancer des couvertures collectives à compter de 2016 (voir encadré en bas de page) est loin d’avoir réglé le problème.